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Mère au foyer : perfection à réalité


Texte par : Marguerite Raingeard
Photos : Anouk G - Moments famille

Je me disais que c’était le plus beau métier du monde!

Je suis mère au foyer mais cela n’a pas toujours été un choix. Ou peut-être si… au début.

Quand Louis est né, je voulais profiter de chaque moment avec lui, le voir grandir, apprendre des choses sur lui, sur moi.

Ma mère était mère au foyer, grâce à elle, je n’ai jamais senti de manque affectif, elle était toujours là pour moi. Elle m’a aidé pour tout, m’a protégé de tout.

Je me disais que c’était le plus beau métier du monde! Puis j’ai eu plusieurs neveux et nièces dont j’adorais m’occuper, je me disais que plus tard, je voulais pleins d’enfants autour de moi. 

Je rêvais d’être une maman heureuse et comblée par mes petits. Je pensais pouvoir me réaliser pleinement dans la parentalité.

Mais cela a été plus dure que prévu

À l’arrivée de Louis, beaucoup de sentiments se sont mélangés. Du bon comme du moins bon, mais je n’étais pas préparé à cela.

Un bonheur immense, la fatigue, le manque de considération, la peur qu’il lui arrive quelque chose, l’isolement, la peur de mal faire, les difficultés de l’allaitement, les premiers sourires, le peau à peau. 

J’étais si fusionnelle avec lui. Je voulais que tout soit parfait, je me suis entêtée avec l’allaitement alors que j’avais une infection et que je souffrais beaucoup. Il lui fallait des purées faites maison bio (enfin, je voulais pour lui…), le faire jouer, le promener… Je fatiguais de plus en plus à mesure que Louis dormait de moins en moins.

Je voyais des mères au Parc, avec leurs enfants qui paraissaient épanouies, maquillées, apprêtées, jonglant entre leur boulot et les sorties d’écoles et de garderies. 

Elles en avaient 3, 4 ou plus et moi j’avais l’impression de me noyer avec un seul !

Finalement, quand Louis a eu un an, j’ai décidé de le mettre à la garderie car je sentais qu’il en avait besoin, que le contact des autres enfants lui ferait le plus grand bien. Et égoïstement, je pourrais me reposer et penser à moi.

Le premier jour a été une déchirure pour moi, je pensais l’abandonner, je l’imaginais triste, perdu… mais c’était moi qui ressentais cela.

Oui, Louis au début pleurait en me voyant partir mais dès que je franchissais la porte, il s’arrêtait et allait jouer avec ses amis. Je m’ennuyais beaucoup de lui, j’étais si contente d’aller le chercher le soir. On prenait un gouter et on allait au Parc. Ma journée avait été monotone : machines, courses, rangements et siestes. 

Il m’a poussé à le faire

Au bout d’une année, je me suis dit que je ne pouvais pas continuer comme ça et j’ai décidé de faire une formation de professeur de yoga. Je n’étais pas sure de pouvoir y arriver, les horaires étaient contraignants et m’empêchaient d’être à la maison pour la sortie de crèche de Louis. 

Je trouvais pleins d’excuses pour ne pas m’inscrire mais mon mari, qui a été formidable, m’a dit qu’il se débrouillerait avec son travail, qu’il prendrait le relais. Il m’a poussé à le faire.

Je suis donc devenue Professeur de Yoga en Juin 2018. J’ai donné quelques cours particuliers, j’ai travaillé en entreprise et j’ai repris des formations pour parfaire mon yoga. 

On ne choisit pas le timing

Aux deux ans de Louis, je voulais absolument avoir un deuxième enfant, c’est un peu contradictoire avec tout ce que je racontes plus haut mais c’était un vrai désir. Mais on ne choisit pas le timing et finalement j’ai mis plus d’un an à tomber enceinte. C’est je pense grâce à cette formation de Yoga qui m’a fait penser à autre chose, qui m’a redonné un peu confiance en moi. 

Je suis tombée enceinte en Août 2018 et en décembre, nous décidions de partir vivre à Montréal pour le travail de mon mari. Je me disais que ce serait une expérience enrichissante pour tous les quatre.

Une année merveilleuse, mais pleines de défis et de difficultés

Ce que je n’avais pas envisagé c’est le stress et le travail qu’engendrerait un déménagement à l’étranger en même temps qu’une naissance! 

2019 a été une année merveilleuse car Agathe nous a rejoint mais une année pleines de défis et de difficultés. Se séparer de ses proches, la solitude, l’adaptation à un nouveau pays, de nouvelles coutumes, de nouveaux lieux… tout cela a été très perturbant. 

Si bien qu’en octobre, 2 mois après mon arrivée à Montréal, j’ai fais une dépression post-partum.

Enfin elle a été diagnostiquée, car je pense qu’elle a débuté en France pendant les préparatifs du déménagement, mais je mettais cela sur le compte de la fatigue...

Je voulais retrouver le plaisir de m’occuper de mes enfants

Mon plus grand défis a été de trouver les ressources nécessaires pour m’en sortir, sans aide de ma famille ou de connaissances ou amis. En tant que mère, je voulais m’en sortir, je voulais retrouver le plaisir de m’occuper de mes enfants. Ça a mis du temps, mais au bout de trois mois, je commençais à aller mieux.

Je reprenais mes tâches quotidiennes, je reprenais de l’entrain pour les choses du quotidien et surtout je créais un lien avec Agathe que j’avais, sans le vouloir, mise de côté.

Je suis fière de ce que j’ai accompli, même si mes parents sont venus m’aider durant cette période, ils ne pouvaient être là indéfiniment et il a fallu que je compte uniquement sur moi pour y m’en sortir.

Il est évident que si je revenais en arrière, je ferais peut-être différemment les choses, j’aurais attendu un peu, avant de m’expatrier, qu’Agathe soit un peu plus grande, que je sois plus aidé au début….

Être parents, cela s’apprend chaque jour

Aujourd’hui, j’aime ces moments avec mes enfants, mais la pandémie m’a fait réfléchir à beaucoup de choses. J’ai besoin de travailler, de faire un métier qui me passionne. Cela me permettrait de me sentir mieux dans mon rôle de mère, de me valoriser plus.

Oui, il y a encore des aprioris sur ce rôle de mère au foyer, même mon mari, inconsciemment peut être blessant.

Il ne faut pas oublier que mère au foyer est un métier de l’ombre.

On ne remarque jamais quand les choses sont faites mais plutôt ce qui est mal fait ou pas fait. On pense souvent à tort, qu’on ne fait rien de nos journées… alors que c’est tout le contraire!

Nous sommes d’un côté oubliées, laissées pour compte mais de l’autre nous sommes indispensables… C’est ironique! 

Donc aujourd’hui, je sens que ce n’est plus un choix et que pour ne pas ressentir d’amertume, de rancœurs

il faut que je me détache de l’image de mère que j’ai en tête et que je m’en crée une autre.

Et si il y a bien une chose que j’ai comprise, c’est qu’il n’existe pas de mère parfaite, ni d’enfants parfaits et qu’être parents, cela s’apprend chaque jour.

  • Qui êtes-vous comme mère, comme père, comme parent ?
    Je suis une Maman louve
  • Vous sentez-vous confiant, à l'aise dans votre rôle de parent ?
    Parfois je me sens dépassée 
  • De quoi avez-vous le plus besoin comme parent ?
    Du temps pour moi et mon couple
  • Quels sont les plus grands défis de votre parentalité ?
    Arriver à ne pas surprotéger mes enfants et réussir à trouver une autorité tranquille
  • Quels sont vos forces comme parent ?
    Ma patience, ma douceur et mon écoute 

S'il n'y avait qu'une chose que vous pouviez partager avec d'autres parents qu'est-ce que ce serait ?

L'enfant n'a pas besoin de parents parfaits mais de parents authentiques qui reconnaissent leurs erreurs et leurs envies de changer.
-Arnaud Deroo


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Et si vous souhaitez y participer comme famille ou connaissez une famille qui pourrait être intéressée, tous les détails sont ici.




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